Journée internationale de la Femme

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Super Geek

Le premier super geek de l’informatique est une femme : Ada Byron King, comtesse de Lovelace. 

La fille du poète romantique Lord Byron et de la mathématicienne Anna Isabella Milbanke, est la surdouée qui crée le premier programme informatique. Anna Isabella, qui quitte rapidement son époux, fait suivre des cours de maths et de sciences à sa fille dès l’âge de 4 ans, pour éviter qu’elle ne ressemble à son oisif de père. Très rapidement, elle montre un talent pour les chiffres et les langues.

Lors d’une fête à Londres, Ada rencontre le mathématicien et inventeur Charles Babbage. Elle est fascinée par ses inventions, et plus particulièrement par sa machine analytique, qui est le premier ordinateur digital. Babbage demande à la belle aristocrate de traduire un article sur sa fameuse machine, rédigé par le scientifique et futur premier ministre Italien, Luigi Federico Menabrea.

Avec un bel enthousiasme, Ada ne se contente pas de faire la traduction. Elle ajoute 20 000 mots de notes complémentaires, qui sont ses propres commentaires et ses idées sur le potentiel de la machine. Au final, ses notes sont trois fois plus longues que l’article lui-même. L’une d’elles contient un algorithme permettant à la machine analytique de calculer une suite de nombres rationnels et qui est considéré comme le premier programme informatique.

Cette pionnière de la high-tech spécule également que « la machine pourrait être utilisée pour manipuler pas uniquement des nombres… la machine pourrait composer de manière scientifique et élaborée des morceaux de musique de n'importe quelle longueur ou degré de complexité ».

Des mauvaises langues modernes ont tenté de minimiser sa contribution à l’œuvre de Babbage en affirmant que le mathématicien aurait lui-même rédigé la plupart des notes. Des analyses linguistiques récentes discréditent ces théories.

Sa traduction et ses notes, publiées en 1843, sous les seules initiales A.A.L., passent pratiquement inaperçues.

Les idées de cette visionnaire sont tellement avant-gardistes qu’il faudra attendre un siècle pour que la technologie suive.

Sa contribution à l’informatique est enfin reconnue en 1953, lorsque ses notes sont republiées dans le livre de B.V. Bowden Faster Than Thought: A Symposium on Digital Computing Machines. En 1978, le département de Défense américain baptise un langage de programmation ADA, toujours utilisé de nos jours. Son portrait figure aussi en hologramme sur les marques d'identification des produits Microsoft.

Pour en savoir plus

Essinger J.: Ada's Algorithm: How Lord Byron's Daughter Launched the Digital Age Through the Poetry of Numbers, Melville House Publishing, 2014.


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