On met la pâté aux poux

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« Le pou est un ami qui, contrairement aux autres, ne vous abandonne pas dans la misère. » Alphonse Allais.  Les poux au pluriel ça prend un x mais un pou au singulier est, à lui seul, une prise de tête XXXL.

Des centaines de milliers d’années avant l’apparition de l’homme, les ancêtres des poux colonisaient allègrement d’autres infortunées bestioles à poils. Mais dès que l’Homo sapiens est arrivé, ces affreux en sont tombés raides dingues, au point de muter pour lui et devenir les Pediculus capitis qui nous pourrissent la vie. Cet amour n’a jamais été réciproque : Les méthodes pour les éradiquer datent sans doute du début de cette cohabitation. Les premiers peignes à poux connus, similaires aux nôtres, datent de 12 500 avant Jésus-Christ. Des exemplaires bling bling ont été retrouvés dans les tombes des pharaons. Celui de Cléopâtre était, bien évidemment, en or. Pour compléter le traitement, le papyrus d’Ebers recommandait de suffoquer ces suceurs de sang avec une recette à base de farine de dattes – pas vraiment convaincante. En l’an 100 A.D., les Chinois plus efficaces, ont découvert que l’extrait de la poudre de chrysanthème - ou pyrèthre - exterminait ces parasites. Marco Polo l’a ramené en Europe. Les traitements chimiques anti-poux avec des dérivés des pyrèthres ont vu le jour dans les années 1970. À l’époque, ils étaient efficaces, mais depuis 1990, ils laissent ces malfrats mutants de marbre. Les parasitologues américains expliquent qu’ils sont devenus super résistants à la plupart des produits proposés en pharmacie. Et, selon eux, les selfies seraient en partie responsables de la recrudescence des invasions de ces squatteurs des chevelures.

Fort heureusement, tout n’est pas perdu dans cette guerre multimillénaire. La bonne vieille recette de la chère tante Catherine les envoie toujours ad patres avec une bonne dose d’huile de noix de coco et d’huiles essentielles d’anis et d’ylang-ylang. Son efficacité, empirique jusqu’à ces dernières années, a récemment été prouvée par des chercheurs israéliens. Les braves garçons ont démontré la supériorité incontestable du trio (+93% de réussite) sur les produits chimiques.

Pour préparer sa recette mortelle, on fait tiédir au bain-marie 3 cuillers à soupe d'huile de noix de coco bio pour qu’elle soit liquide. On ajoute 10 gouttes d’huile essentielle d’anis et 10 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang et on mélange énergiquement. Après avoir envoyé la pauvre victime infestée sous une douche chaude, on lui masse le cuir chevelu et les cheveux avec la mixture. On passe le peigne pour bien distribuer cette arme de destruction massive. On lui enveloppe la tête et les cheveux dans du film étirable qu’on recouvre avec une serviette bien serrée. On laisse les huiles œuvrer pendant 1 heure pour étouffer les non grata et leurs lentes. On retire le film et on glisse à nouveau le peigne dans les cheveux pour enlever les morts. On dilue 1 cuiller à soupe de vinaigre blanc dans 1 verre d’eau. On applique sur le cuir chevelu et les cheveux, on laisse agir 15 minutes puis on redonne un coup de peigne sur chaque mèche avant de faire un shampoing. On renouvelle le traitement une semaine plus tard.

S’il y a une infestation à l’école, on dégaine l’homéopathie et on donne 1 dose de Psorinum 15 CH par semaine et 2 granules de Pediculus Capiti 5 CH matin et soir jusqu’à la résolution du problème. On peut aussi commencer par 1 dose de Staphysagria en 5 CH le premier jour, en 9 CH le deuxième et en 15 CH le troisième jour.

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